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Catherine Dasté

Catherine Dasté
De 1985 à 1992

Fille de Jean Dasté, pionnier de la décentralisation théâtrale, Catherine Dasté est aussi la petite fille de Jacques Copeau, qui révolutionna le théâtre au début du XXème siècle.

Directrice de la Compagnie « La Pomme verte », elle crée à Sartrouville le premier CDN pour l’enfance et la jeunesse.

En 1985, elle succède à Philippe Adrien à la direction du Théâtre des Quartiers d’Ivry.

Elle y crée Amour de Dom Perlimplín avec Bélise en son jardin de García Lorca, Hamlet de Shakespeare, L’Éclipse de la balle de Arnaldo Calveyra, Les moments heureux d’une révolution de Michel Puig, La Folie démocrate de Bernard Raffali avec lequel les utopies de Rabelais, de More et de Campanella étaient frottées aux questions politiques contemporaines, L’école des femmes de Molière et Les z’Hurleurs de l’écrivain oulipien Jacques Jouet. Elle reprend aussi Le journal d’un homme de trop de Tourgueniev et Saint-Simon le voyeux, mis en scène avec Daniel Berlioux.

Des difficultés matérielles l’obligent à renoncer au Studio d’Ivry. Mais elle ouvre le Théâtre d’Ivry à d’autres créateurs : Arlette Bonnard (Lila d’Alain Enjary), Françoise Gerbaulet (Juliette ou la misérable), Yves Collet (Oh les beaux jours de Beckett, Césaire/Char), Daniel Berlioux (Fioretti).

Au cours de ces 7 ans, les Ateliers d’Ivry vont connaître un développement exceptionnel. En 1992, l’École comporte 8 ateliers pour les enfants et les adolescents et 5 ateliers pour les adultes.

Elle commence alors une nouvelle aventure théâtrale en Bourgogne, à Pernand-Vergelesses, pour animer les Rencontres Théâtrales Jacques Copeau.

« À la question pourquoi fais-tu du théâtre ? que je me pose périodiquement, et en particulier aux moments décisifs de départ et de recommencement, la première réponse, je la trouve parfaitement formulée par ce texte d’Alberto Giacometti :

« Je fais de la peinture et de la sculpture pour mordre sur la réalité, pour mieux attaquer, pour accrocher, pour avancer le plus possible sur tous les plans, dans toutes les directions, pour me défendre contre la faim, le froid, contre la mort, pour être le plus libre possible : le plus libre possible pour tâcher, avec les moyens qui me sont les plus propres, de me voir, de mieux comprendre ce qui m’entoure. »
»

Philippe Adrien

Philippe Adrien
De 1981 à 1984

Auteur, scénariste et metteur en scène.

Dès 1965, il écrit ses propres pièces : En passant par la Lorraine, La Baye, Albert 1er, Les bottes de l’ogre, Le défi de Molière.

En 1981, il prend la succession d’Antoine Vitez au Théâtre des Quartiers d’Ivry, où il alterne les textes classiques (Monsieur de Pourceaugnac de Molière, Homme pour homme de Brecht) et contemporains (La funeste passion du professeur Forestein, dont il est l’auteur, La Mission d’Heiner Müller et Les rêves de Kafka d’Enzo Cormann.)
Passionné de recherche, il développe à son tour les Ateliers d’Ivry.

« J’aimerais assez que le théâtre soit une chose naturelle et jubilatoire. Il faut que le spectateur soit touché au plus vif, emporté dans le phénomène sans réfléchir. J’aime que le théâtre mette en jeu le désir le plus fort. »

Il ouvre le Studio d’Ivry à de nouveaux auteurs et metteurs en scène comme Alain Ollivier (L’Ignorant et le fou de Thomas Bernhard), Élisabeth Chailloux et Adel Hakim (La Surprise de l’amour de Marivaux) et Philippe Caubère (La danse du diable au Théâtre d’Ivry).

En 1985, il fonde l’Atelier de Recherche et de Réalisation Théâtrale à la Cartoucherie de Vincennes.
De 1996 à 2016, il dirige le Théâtre de La Tempête.
Professeur au Conservatoire National d’Art Dramatique depuis 1988, il a publié Instant par instant : en classe d’interprétation, chez Actes Sud–Papiers.

« Je suis là pour tenter avec vous de saisir comment ça marche, oui, l’interprétation...
Nous avons à chercher ensemble, au fil de nos travaux, les conditions, les moyens, les procédures susceptibles de faire advenir l’interprétation juste, et au-delà, ces moments d’incandescence, de fusion entre l’interprète et l’œuvre où nos doutes trouvent, le temps d’un éclair, à se dissiper. »

Plus d’informations sur le site du Théâtre de la Tempête : www.la-tempete.fr

Antoine Vitez

Antoine Vitez
De 1972 à 1981

Acteur, traducteur, metteur en scène.

En 1971, Antoine Vitez soumet à Jacques Laloé, maire d’Ivry-sur-Seine, et à Fernand Leriche, adjoint aux affaires culturelles, un projet de création théâtrale. « Je désirais planter un petit arbre de théâtre quelque part. Je proposais seulement une activité de création, sans animation en échange. L’animation de théâtre, c’est le théâtre lui-même. »

En 1972, il fonde le Théâtre des Quartiers d’Ivry, qui se propose d’investir des lieux non théâtraux dans les quartiers et de faire « théâtre de tout ».

Les « années Ivry » d’Antoine Vitez sont celles d’une riche activité théâtrale. Il monte les auteurs contemporains et aussi les grands textes classiques – en défendant l’idée qu’on doit les traiter comme des «galions engloutis», comme des œuvres éloignées, archaïques, mythologiques. Les mettre en scène, c’est mettre en scène les fêlures du temps, en refusant toute tentative d’actualisation.

Il crée à Ivry des spectacles mémorables : Faust de Goethe, Mère Courage de Brecht, Vendredi ou la vie sauvage (d’après le roman de Michel Tournier), m = M de Xavier Pommeret, Le pique-nique de Claretta de René Kalisky, Phèdre de Racine, Catherine (d’après Les cloches de Bâle d’Aragon), La ballade de Mister Punch d’Eloi Recoing,  Iphigénie Hôtel de Michel Vinaver, Grisélidis de Perrault, Les Burgraves de Hugo, La tétralogie de Molière (L’École des femmes, Le Tartuffe, Dom Juan, Le Misanthrope), La Rencontre de Georges Pompidou avec Mao Zedong.

Il fait aussi du Studio d’Ivry (une petite salle rue Ledru Rollin) un espace qu’il partage avec de jeunes créateurs. C’est là que sont nés les Deschiens, les premiers spectacles de Stuart Seide : Dommage qu’elle soit une putain de Ford, Le deuil sied à Electre d’O’Neill ou de Brigitte Jaques : Le Baladin du monde occidental de Synge.

Il accorde une grande importance à l’enseignement, persuadé que « c’est ce qu’on cherche qu’on enseigne le mieux » et crée les Ateliers d’Ivry où amateurs et professionnels partagent une même pratique théâtrale. L’école, « le plus beau théâtre du monde » est le lieu de l’origine. En janvier 1972 a lieu le premier cours de l’Atelier.

En 1976, la ville d’Ivry réhabilite un ancien grenier à sel, rue Dereure, pour en faire un théâtre municipal, inauguré en 1980 avec Le Révizor de Gogol puis Bérénice de Racine.

En 1981, Antoine Vitez est nommé à Chaillot, où il poursuit son projet de « théâtre élitaire pour tous », puis à la Comédie Française.

À sa mort, le Théâtre d’Ivry devient Théâtre Antoine Vitez.

L’œuvre d’Antoine Vitez est liée autant à la réflexion qu’à la pratique théâtrale. La publication de ses écrits sur le théâtre porte à la connaissance du public un ensemble important de textes – notes, journaux de travail, entretiens…
Cette aventure de la pensée est publiée en 3 volumes aux éditions P.O.L. :

  • L’École (le lieu de l’exercice perpétuel)
  • La Scène (la pensée sur les œuvres et les acteurs)
  • Le Monde (réflexions sur les institutions et le monde)

Plus d’informations :
Maison Antoine Vitez : www.maisonantoinevitez.com
Association des Amis d'Antoine Vitez : amis-antoine-vitez.org